Biographie

Evie danse sur un fil tendu entre gravité et légèreté.
De la pureté du grave elle tire sa voix, sans fioriture : les artifices sont inutiles pour chanter les fêlures. Cette voix chaude et fière qui fut un temps celle des duos electro-pop Time Factory (No Borders, 2006) et Paris Brune (2010), impose son élégante présence en solitaire depuis maintenant cinq albums.

Dans ses traversées elle emmène sa plus fidèle amie, sa sœur, sa basse. Quatre cordes profondes, intenses, sur lesquelles elle compose des mélodies limpides qui ne cèdent rien à la naïveté, ni à la complaisance.

C’est encore de la gravité qu’elle extrait ses sujets, ses mots, qu’elle pose son regard sur la complexité du monde, dresse le constat sans mélancolie ni nostalgie de l’absurdité de nos rapports humains, nos zones d’ombre, nos déchirures, nos doutes qui sont aussi les siens. Et si Tout fout l’camp, si malgré tout nous ne sommes que Figurant pris dans Des vents contraires, si nous sommes en Exil dans la Nuit noire, Mademoiselle n’est pas pour autant triste, elle emprunte à l’électro sa force, sa joie de vivre et nous pousse à battre la mesure des Papapa, sur Le Hic au cœur de nos sociétés en déséquilibre.

Evie l’assure, Demain j’arrête mais les arrangements solaires de Fred Perriot, la brillance des mixes signés Clive Martin (Les Negresses Vertes, Dolly, Superbus, Brooklyn..) ne trompent personne.

Son dernier album, Le Hic, etc. (2023, Glory Daze / Absilone) nous pousse à dire : À tout à l’heure !

Son nouvel opus à paraitre le 14 février, un EP enregistré au Studio L.I.T.T.L.E. par Fabien Martin (Émilie Marsh, Robi, Monsieur Lune), mixé par Steve Prestage (Peter Gabriel, Echo & the Bunnymen, de Palmas) enfonce le clou qui maintient ce fil et nous relie. Elle y dénude quatre titres précédemment enregistrés, poignants, presque organiques dans le croisement des cordes. Le lyrisme d’une seconde basse sous les doigts de Julien Rieu de Pey, les profondes résonnances du violoncelle d’Isabelle Sajot, et la subtilité des chœurs de Sophie Monfort, font de cet Acoust’Hic un disque atmosphérique, emprunt des brumes de sa Bourgogne originelle, de ses paysages intérieurs où creuse le sillon de l’errance des âmes en questionnement.

Marchant dans les pas de ses ainés, qu’ils soient Suzanne Vega, Sting, Portishead ou Françoise Hardy, elle tisse une pop clair-obscur, aussi sombre que lumineuse, et sur un fil ténu Evie danse.